La rareté des camionneurs : est-ce que l’industrie vit une crise?

Il y a quelques semaines de cela, l’Association du camionnage du Québec (ACQ – http://www.carrefour-acq.org/) avançait un chiffre 52 000 nouveaux camionneurs pour renouveler les effectifs actuels qui sont vieillissants. Malgré les offres d’emploi, il semble que ce ne soit pas la ruée pour se les arracher.

Selon l’ACQ, ce type de travail n’est pas valorisé et les conditions de travail ont un effet négatif sur la rétention des camionneurs. Pourtant, il s’agit d’un métier dont l’économie québécoise – et canadienne aussi – ne peut se passer. Selon le Conference Board du Canada*, il y a :

  • 7 100 entreprises de camionnage au Québec;
  • 54 200 chauffeurs de compagnie;
  • 26 000 chauffeurs indépendants;
  • 300 000 camionneurs au Canada;
  • plus de 190 000 détenteurs de permis classe 1 au Québec (2015).

*www.journaldemontreal.com/2016/03/26/52-000-camionneurs-recherches

Pour l’ensemble du Canada, le transport routier demeure le segment de transport le plus important. Selon un rapport de Transports Canada – Transportation in Canada 2014* – il y avait près de 63 000 entreprises au Canada dont l’activité principale était le transport (Ontario en tête, suivie du Québec, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique).

*https://www.tc.gc.ca/media/documents/policy/2014_TC_Annual_Report_Overview-EN.pdf

Être camionneur peut sembler un mode de vie attrayant pour ceux et celles qui ont le goût de l’aventure, mais il n’est pas rare qu’après quelques mois la désillusion s’installe. Les principaux freins sont :

  • longues semaine de travail (souvent bien au-delà des 35 à 40 heures habituelles);
  • longues heures de travail (les journées de 10 à 12 heures sont fréquentes);
  • éloignement familial;
  • salaires peu attrayants (salaire annuel moyen de 42 500 $);
  • délais de livraison de plus en plus serrés;
  • pressions à la performance accrues.

Pourquoi devenir camionneur?

L’industrie du camionnage se divise en trois grands secteurs : les transporteurs sous-traitants (charges partielles, charges complètes, transport intra-provincial et transport extra-provincial incluant international), les opérateurs de services de courrier et les transporteurs privés (entreprises qui ont leur propre flotte de camions). Les opportunités d’emplois sont donc très variées.

Que ce soit comme salarié ou à titre de travailleurs autonome, les raisons invoquées par ceux qui choisissent cette profession sont les suivantes :

  • il y a une réelle demande;
  • puisque la demande excède l’offre et que les prochaines années seront vraisemblablement marquées par une pénurie de camionneurs, on peut dire que le métier offre une réelle sécurité d’emploi;
  • le déséquilibre entre l’offre et la demande est susceptible d’avoir un impact favorable sur la valorisation des conditions de travail des camionneurs (l’offre);
  • pour ceux et celles qui sont passionnés, le métier permet de voir du pays, de se sentir libre, de profiter d’un style de vie moins traditionnel et d’avoir un quotidien moins monotone que dans le cas d’un travail de bureau ou de manutentionnaire dans un entrepôt par exemple.

Pour les personnes attirées par le travail autonome, l’idée de devenir transporteur-opérateur et d’offrir ses services en sous-traitance peut aussi être attrayante. Selon les données de Statistiques Canada concernant les conducteurs de camions (CNP 7411), près de 15% sont des travailleurs autonomes. Être travailleur autonome est un défi qui demande certaines qualité comme l’autonomie et la débrouillardise, le sens de l’organisation et le sens des responsabilités. Il faut aussi un certain esprit d’entreprenariat pour prendre de bonnes décisions d’affaires comme choisir le bon financement, bien gérer les dépenses et les revenus des activités de transport, être capable de repérer les opportunités d’affaires et développer son réseau professionnel.

Source: Hitachicapital